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Numéro 87
la maison écologique

N°87 - Juin-Juillet 2015

Dossier : L'écologie au petit coin Regard sur : Les machines à laver double entrée Enquête énergie : Faire durer ses batteries Outillage : Les bons outils du peintre Faites-le vous même : Construire une douche à l'italienne A vos blogs : Seconde vie pour une grande centenaire ... Version numérique : Retrouvez vos numéros enrichis de bonus, en ligne ou sur l'application. Téléchargez ou imprimez-les si besoin.

Edito

L'EPR ? MDR* Ah, ça, c'est sûr qu'il nous fait bien rire, l'EPR ! Défauts de fabrication, travail dissimulé, conditions de travail contestables, budget incontrôlable, retard de chantier démesuré... Les " couacs ", pour ne pas dire le fiasco, du nouveau et déjà vieux réacteur nucléaire ne se comptent même plus. Au lieu d'en pleurer, voire de s'en faire de belles frayeurs, prenons le pari d'en rire et gageons que tous ces déboires signent la fin pure et simple – on peut rêver, non ? – de cette énergie folle dans notre pays et ailleurs... Petit rappel à l'usage des lecteurs d'autres planètes : l'EPR, pour réacteur pressurisé européen, est un réacteur nucléaire dit de troisième génération, « plus fiable et plus écologique » selon son concepteur, le célèbre Areva. L'État français possède 87 % du capital de ce paladin au bord de la faillite (4,9 milliards d'euros de pertes en 2014 !) et il va devoir remettre la main à la poche pour renflouer l'atomique appétit de l'entreprise en déroute dont le petit joujou n'attire pas les foules. Les déboires sur les EPR actuellement en construction (un en France à Flamanville, un en Finlande et deux en Chine) participent à la situation financière " compliquée " d'Areva. Facturée trois milliards d'euros à l'électricien finnois, la centrale coûtera au bas mot sept à huit milliards avec neuf ans de retard sur la livraison ! À Flamanville, la situation économique est à l'avenant avec en prime quelques gigantesques boulettes techniques. En 2013, l'Autorité de sûreté nucléaire découvre de graves dysfonctionnements sur un pont servant au déplacement des pièces du réacteur. L'année suivante, des malfaçons sur le béton de l'enceinte interne du bâtiment réacteur sont révélées. En 2015, c'est l'acier utilisé pour le couvercle et le fond de cuve du réacteur qui est en cause. Une concentration en carbone trop importante affecte la résistance mécanique des cuves. Rien que ça ! Si le couvercle peut apparemment être remplacé sans difficulté majeure, la réparation ou le remplacement du fond de cuve relève d'un véritable défi technique sans précédent, aux conséquences économiques telles que l'abandon du projet serait moins coûteux ! C'est le moment de se rappeler que le décret autorisant la construction de l'EPR de Famanville expire en avril 2017, si le réacteur ne peut être mis en service à cette date. Et si Areva a besoin d'un coup de main pour trouver une nouvelle source de revenus, proposons-lui de s'engager dans la sortie du nucléaire, en devenant le fleuron mondial du démantèlement... Julie Barbeillon * C'est ainsi que l'on écrit « mort de rire » en langage SMS abrégé.