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Numéro 81
la maison écologique

N°81 - Juin-Juillet 2014

Dossier : Construire et rénover en terre crue A la loupe : Se chauffer pour 100 € par an ! Rénover  : Grange avec vue Technique : Couper les ponts... thermiques Enquête matériaux : La paille porteuse d'avenir Côté extérieur : L'homme qui voulait habiter un jardin ... Version numérique : Retrouvez vos numéros en ligne ou sur l'application. Téléchargez ou imprimez-les si besoin.  

Edito

J'y " croa " encore Il était une fois une grenouille qui nageait paisiblement dans une belle et grande marmite d'eau froide. Un petit feu était allumé sous le chaudron, et l'eau s'y réchauffait tranquillement. La grenouille trouvait cela plutôt agréable de nager dans l'eau tiède. L'eau se réchauffait encore, le batracien appréciait moyennement mais ne s'inquiéta pas pour autant. La température continuait son inexorable ascension, l'animal s'affaiblissait et n'avait désormais plus la capacité de se sortir de ce bouillon fatal ! Imaginons maintenant la même grenouille plongée directement dans une eau à haute température... sûr qu'un bon coup de patte l'aurait éjectée directement de la marmite. L'origine de cette célèbre histoire, illustrant notre immobilisme face aux changements lents, même les plus terribles, daterait d'une expérience scientifique américaine de 1882 : « Une grenouille vivante peut être bouillie sans qu'elle bouge si l'eau est chauffée assez lentement ; dans une expérience, la température a été augmentée de 0,002°C par seconde, et la grenouille fut retrouvée morte après 2 heures 30 sans avoir bougé ». Depuis, d'autres scientifiques ont montré que, plongées dans l'eau chaude non bouillante, la plupart des grenouilles s'échappent rapidement. Glaçant de similitude avec notre propre réaction face aux changements climatiques, non*  D'après le GIEC** et ses récents rapports, la nage tranquille dans l'eau tiède est finie pour nous, et la phase d'engourdissement dans l'eau chaude est largement entamée ! Lueur d'espoir : la grande différence entre ce pauvre batracien de laboratoire et les humains que nous sommes est que nous avons, a priori, le cerveau suffisamment développé et les mains raisonnablement habiles pour éteindre le feu sous la marmite. Petite suggestion dans un domaine qui nous est cher, l'habitat : privilégier des matériaux locaux et peu énergivores, comme la terre crue est une excellente solution " coup de patte " réalisable dès aujourd'hui par des autoconstructeurs mais aussi des professionnels au savoir-faire reconnu (lire notre dossier p.28). Réagissons donc MAINTENANT avant d'être entièrement paralysés sous les alertes quotidiennes qui passent cruellement inaperçues : incendies géants, montée des eaux, tempêtes à répétition, pollutions... Julie Barbeillon *Al Gore a d'ailleurs utilisé cette allégorie dans son film Une vérité qui dérange. ** Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat – Retrouvez les dernières conclusions de leur travail sur http://leclimatchange.fr